« C’est une vraie bande de copains qui adore se retrouver, sur le terrain comme en dehors »

Créé l’année dernière à la suite de la fusion entre Lens et Chermignon, le FCLC déjoue tous les pronostics pour sa première saison en 3e Ligue. Le club occupe la première place du classement et affiche le meilleur bilan offensif comme défensif de sa poule. Retour sur ce début de saison tonitruant avec le technicien de l’équipe, Yoann Boand.

Après votre victoire 0-2 contre la réserve du FC Brig-Glis, le club conserve une avance confortable sur son dauphin. Un début de saison idéal ?

Oui, c’est un début de saison qui frôle la perfection. Si on m’avait dit en juillet que nous serions premiers à ce stade, je ne l’aurais probablement pas cru ! L’équipe a les qualités pour jouer les premiers rôles, mais je ne m’attendais pas à ce que nous soyons capables d’enchaîner de telles performances chaque week-end.

Comment l’expliquez-vous ?

Tout part du groupe. C’est une vraie bande de copains qui adore se retrouver, sur le terrain comme en dehors. Cette ambiance crée une cohésion incroyable. Par exemple, Noé Vallejos est blessé depuis juin dernier, mais cela ne l’empêche pas d’être présent à chaque match. Il est toujours avec l’équipe. On fonctionne comme une grande famille. Mais il ne faut pas oublier que l’on travaille et que l’on s’investit énormément au quotidien.

Le « FCLC » est avant tout une équipe de copains qui prennent du plaisir sur le terrain, un plaisir qui se traduit par d’excellents résultats en 3e Ligue.

Comment se manifeste cet investissement ?

On a fait une grosse préparation, encadrée par un préparateur physique. Un physiothérapeute vient environ une fois par semaine pour soigner les petits bobos. On a refait nous-mêmes tout le vestiaire, installé un frigo pour que les gars puissent se ravitailler après les entraînements. De temps en temps, on organise des séances vidéo pour corriger certains détails et préparer nos matchs. Mon objectif, c’est de leur offrir tout ce dont ils ont besoin pour être performants sur le terrain. C’est peut-être un peu « trop » pour une équipe régionale, mais ça me fait plaisir. Si je pouvais tout leur donner, je le ferais.

Avec 30 buts marqués et seulement 12 encaissés, vous êtes la meilleure attaque et la meilleure défense du groupe. Le réalisme dans les deux surfaces, c’est quelque chose que vous travaillez à l’entraînement ?

Dire que l’on travaille spécifiquement le réalisme dans les deux surfaces serait mentir. Tout vient surtout de la philosophie mise en place. Ce qui compte, c’est que les gars adhèrent au plan de jeu et qu’ils prennent du plaisir. C’est ce qui arrive quand on essaie de jouer au ballon, de ressortir proprement derrière et de presser ensemble. C’est notre identité, et les joueurs y croient à 100 %.

Le seul petit point noir de ce début de saison est la défaite 4-0 contre Miège, pourtant en difficulté au championnat. La faute à un relâchement, selon vous ?

Non, je ne pense pas. Par contre, c’est grâce à cette défaite que nous avons remporté toutes les autres rencontres depuis. C’était un match particulier, car je retrouvais mon ancien club avec certains de mes anciens joueurs. En face, ils avaient sans doute un supplément d’âme et en voulaient un peu plus que nous ce jour-là. Et puis, rien ne nous a souri. Mais je préfère que l’on ait zéro réussite sur un match plutôt qu’un peu de malchance à chaque rencontre.

Il y a quelques jours, le club a annoncé la prolongation de votre contrat. Un sentiment de fierté ?

C’est toujours gratifiant d’avoir la confiance de ses dirigeants. C’est avant tout une reconnaissance du travail accompli depuis un an et demi, tout ensemble. Ce n’est pas ma prolongation, c’est celle de tout le club : des joueurs, du staff, des dirigeants et même des supporters. Tout le monde tire dans la même direction. Tout le monde prend du plaisir et garde le sourire, et pour moi, c’est essentiel.

Lens et Chermignon ont fusionné il y a un an. Quel est le projet du club ?

L’idée, c’est que le FC Lens et le FC Chermignon ne forment plus qu’une seule entité, un vrai club uni. L’objectif est de poursuivre dans cette direction et de renforcer encore ce lien. Peu importe, où on s’entraîne ou sur quel terrain on joue, on doit avancer ensemble, sous les mêmes couleurs. Après, ça, c’est ma vision (sourire). Si vous voulez une réponse plus officielle, il faudra appeler les présidents (rires).

Le FC Lens-Chermignon, né d’une fusion la saison passée, à l’image de plusieurs clubs valaisans ces dernières années.

Le beau parcours de votre équipe s’est stoppé en quart de finale de la Coupe valaisanne. Comment analysez-vous votre épopée ?

On a pris énormément de plaisir dans cette compétition. Au premier tour, on a sorti le FC Orsières, une équipe qui joue les premiers rôles depuis plusieurs saisons en 3e Ligue. Ensuite, on a remporté un match compliqué à Saint-Gingolph, avant de battre Saint-Maurice (2e Ligue) en huitième de finale. Puis, il y a eu ce quart contre Collombey, leader de 2e Ligue.

On n’a vraiment pas à rougir : on encaisse un but après 45 secondes, on aurait pu s’écrouler, mais au contraire, on a continué à jouer. Il nous a juste manqué un peu d’expérience et un brin de réussite. Ils marquent quatre buts, dont deux penalties et un coup franc. On était déçus, bien sûr, mais on a surtout vu qu’on pouvait rivaliser, par moments, avec une telle équipe. Je suis très fier de mes joueurs d’avoir tenu tête à un adversaire de ce niveau.

Avec cette élimination, le club ne joue désormais plus que le championnat. Même si la saison est encore longue, l’objectif est-il clairement la montée en 2e Ligue ?

L’objectif, c’est d’aborder chaque match avec une équipe prête à tout donner. Tant que mes gars sortent du terrain avec le sentiment d’avoir tout donné, je suis satisfait. On sait d’où l’on vient, donc on ne se met pas de pression inutile.

Évidemment, quand tu es premier à ce stade de la saison, tu veux y rester, c’est humain. Mais ce qui m’importe le plus, c’est qu’on garde la même mentalité, le même investissement et la même solidarité. Si un de ces éléments vient à manquer, on perdra une partie de notre magie.

La montée, on en parlera si on est encore dans cette position au printemps. Pour l’instant, on avance match après match, avec humilité. Rien n’est jamais acquis, surtout dans un championnat aussi équilibré. On veut simplement continuer à bosser sérieusement, à jouer notre football, et on verra bien où cela nous mènera.

Texte : Salmon-Guy Ange

Photos : FC Lens Chermignon

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